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ARTS et METIERS

MITTERSHEIM

 

Le lavoir et les lavandières au bord du Naubach.

L'histoire des lavoirs commence au dix-huitième siècle, pendant l'an VI du calendrier républicain qui correspond aux années 1797 et 1798 du calendrier grégorien. Cette année a commencé le 22 septembre 1797 et s'est terminée le 21 septembre 1798.

L'arrêté du Directoire exécutif du 19 ventôse de l'an VI (9 mars 1798), contenant des mesures pour assurer le libre cours des rivières et canaux navigables et flottables fixent la préservation des cours d'eau.

Extrait du texte de loi 1798

Les 11et 30 mai 1835, un devis est établi pour la réparation du lavoir. Le 2 septembre 1835, un procès verbal d'adjudication est rédigé par monsieur FABING Guillaume, maire de Mittersheim. Ce procès-verbal parle de la répération du lavoir confiée à William Henry, menuisier et à Joseph Durmeyer, maitre-maçon. Le coût des travaux, incluant la construction d'un hangar pour la pompe à indencie s'élève à 580 francs! Le PV est adressé au Sous-Préfet de l'Arondissement de Sarrebourg, département de la Meurthe.

Le 5 février 1851 un texte de loi ayant trait au développement de l'hygiène est approuvé. Ce texte répondait à l'époque à un besoin croissant d'hygiène, réaction tardive mais indispensable pour faire face aux épidémies (choléra, variole, typhoïde) de la fin du XVIIIème siècle. Ainsi le vote d' un crédit national est adopté afin que chaque commune de France s'équipe d'un lavoir. Ce développement est subventionné à hauteur de 30 % du coût de leur construction.

 

LOI RELATIVE A LA CRÉATION D'ÉTABLISSEMENTS MODÈLES DE BAINS ET LAVOIRS PUBLICS.

(22 novembre, 7 décembre 1850 et 3 février 1851.)

Art. 1er. 11 est ouvert au ministre de l'Agriculture et du commercé, sur l'exercice 1851, un crédit extraordinaire de six cent mille francs (600 000 Fr.) pour encourager, dans les communes qui en feront la demande, la création d'établissements modèles pour bains et lavoirs publics gratuits ou à prix réduits.

Art. 2. Les communes qui voudront obtenir une subvention de l'Etat devront, 1° prendre l'engagement de pourvoir, jusqu'à concurrence des deux tiers au moins, au montant de la dépense totale ; 2° soumettre préalablement au ministre de l'Agriculture et du commerce les plans et devis des établissements qu'elles se proposent de Gréer, ainsi que les tarifs, tant pour les bains que pour les lavoirs.

Le ministre statuera sur les demandes, et déterminera la quotité et la forme de la subvention, après avoir pris l'avis d'une commission gratuite nommée par lui. Chaque commune ne pourra recevoir de subvention que pour un établissement, et chaque subvention ne pourra excéder vingt mille francs (20 000 Fr.)

Art. 3. Les dispositions de la présente loi seront applicables, sur l'avis conforme du conseil municipal, aux bureaux de bienfaisance et autres établissements reconnus comme établissements d'utilité publique qui satisferaient aux conditions énoncées dans les articles précédents.

Art. 4. Au commencement de l'année 1852, le ministre du commerce publiera un compte rendu de l'exécution de la présente loi et de la répartition du crédit ou de la partie du crédit dont l'emploi aura été décidé dans le courant de l'année 1851.

Projet de loi et exposé des motifs présentés à l'Assemblée législative par M. Dumas, ministre de l'Agriculture et du commerce, dans la séance du 1er juin 1850. — Rapport présenté par M. de Melun, séance du 11 juillet suivant. — Discussion et adoption, séances des 22 novembre, 7 décembre 1850 et 5 février 1851.

 

 

Le lavoir en 1980 (on distingue l'ancien pont et ses piliers en grès)

Reprenons donc le cours de notre histoire : La requête du conseil municipal du 1er août 1880 sollicite l'autorisation d'installer un lavoir sur le Naubach. L'ingénieur Impérial de la culture propose une réglementation le 3 novembre 1880. La décision du gouverneur de Lorraine date du 6 avril 1883, les travaux devant être terminés dans les six mois en raison des lois du 12 & 20 août 1790, du 6 octobre 1891. La demande du lavoir couvert a été accepté en 1934. La toiture a été fabriquée et monté par les artisans locaux et a été payée par les deniers de la guerre de 1914-18.

En 1989, l'Association Arts & Métiers entreprend d'important travaux de rénovation ….

 

Elément indissociable du lavoir : Les lavandières.

Un vieux dicton dit « Le lavoir est à la femme ce que le cabaret est à l'homme ». Les premiers lavoirs sont apparus semble-t-il, à la fin du XXIIème siècle. En 1830 et 1850, les lavoirs se sont multipliés pour parer à une hygiène défaillante. Vers 1950, ils sont progressivement remplacés par les machines à laver.

Une fois par semaine, en général, le lundi ou le mardi, les lavandières prenaient le chemin du lavoir. Mais le vielle, elles avaient fait tremper le linge dans l'eau savonneuse. Il fallait ensuite retirer chaque pièce de cette eau, la frotter avec ardeur sur une planche à laver le « Wäschbänkel ». Ensuite, le linge blanc était placé dans une lessiveuse posée sur un foyer afin de porter le tout à ébullition. On pouvait s'en rendre compte au moment où l'eau savonneuse montait grâce au champignon central de la lessiveuse et arrosait le linge à la surface sous le couvercle. Il fallait se munir d'un bâton solide, soulever le linge bouillant et le déposer avec précaution dans une bassine métallique sur une brouette. E en route pour le lavoir au bord du Naubach !

Nos lavandières qui perpétuent nos traditions au lavoir

Là, on procédait au rinçage dans l'eau claire. Sur les grosses pierres, on disposait le « Wäschkaschte », garde-genoux ou agenouilloir et le « Wäschblöwel », le battoir aussi appelé tapoir.

Bien installée, agenouillée dans son casier rembourré de paille ou d'un sac, la lavandière saisissait une à une chaque pièce, la battait avec la tapoir, et la plongeait dans la rivière pour éliminer tout le savon. Puis on faisait tremper le linge de couleur dans le reste d'eau savonneuse et on procédait de la même manière pour le laver.

C'est à la maison que le linge était secoué et étendu sur des fils. Il était maintenu à l'aide de pinces en bois (d'abord faites de bouts de branches fendues en deux). En automne, après la récolte des pommes de terre, les dames lavaient les sacs ayant servies à la récolte. Avant la fête du village où lors des grandes occasions, c'étaient au tour des tapis, des couvertures. Le lavage du linge a toujours été pénible mais l'était encore davantage au temps de nos grands-mères. L'hiver, il fallait casser la glace (à l'aide d'une hache) ; les mains étaient bleues (pas de gants !) le linge gelait dans les bassines. Et à cette époque, les lavandières fabriquaient leur lessive elles-mêmes. Cette lessive était faite à la cendre de bois de hêtre.

Depuis quelques décennies, les battoirs se sont tus, les rires et les bavardages des lavandières aussi. Comme tous les autres, notre lavoir est resté désert car la machine à laver le linge à complètement libéré les femmes.